CHAPITRE 04: Kwan Tsing
Après plusieurs jours d’un long sommeil sans rêve qui parut durer une éternité, le vieux capitaine Rhalsberg se réveilla sur la vision trouble d’une énorme tête bouclée, de laquelle dépassait de grandes ailes transparentes. Il fut d’abord surpris, puis soulagé de cette vision familière : Soléïne se tenait juste au-dessus de lui, le visage proche du sien, alors que le docteur Lexis était positionnée plus en arrière pour ausculter sans relâche son corps vieillissant. Seul l’officier spécialisé en ingé-mech Kwan Tsing, se tenait assis en retrait, impassible. Rien ne transparaissait vraiment du jeune homme si il l’avait décidé ainsi, pas même son passé tragique. Privé de ses parents trop tôt pour qu’il puisse vraiment s’en souvenir avec précision, le jeune Kwan passa les premières années de sa vie dans les pensionnats les plus réputés de Grande-Bretagne. En effet, malgré son niveau social modeste, Kwan avait réussi à gravir avec succès les échelons de la société grâce à ses capacités exceptionnelles, mais non sans aide: le Silence, qui avait suivi l’arrivée du vaisseau alien sur Terre, avait transformé ses racines sino-coréennes en une curiosité génétique des plus rares, que l’humanité dans sa globalité se devait de préserver. Pour Kwan, cela se traduisit par tout un éventail de possibilités inaccessibles pour le commun des mortels comprenant, entre autres: un accès facilité aux meilleures écoles, une administration allégée, des prêts bancaires avantageux, une mise en avant automatique sur les sites virtuels de rencontres, et un choix d’emploi élargi, pour peu qu’il se pliait régulièrement au rituel du prélèvement d’ADN. Cependant, ce favoritisme génétique avait failli se transformer en obstacle lorsqu’il demanda à être affecté au Soléïne, car même 400 ans après, plus que jamais, l’Union des Gouvernements Planétaires avait besoin de ses précieux gènes pour réparer tout ce que le Xalium avait réduit à néant en un battement de cœur.
Ce minéral était apparu avec l’arrivée du Soléïne sur Terre, et il en constituait sa principale source d’énergie. Lorsque le fléau alien étendit son ombre menaçante au-dessus de l’Asie, un morceau d’un réacteur auxiliaire se détacha, et avec lui, une infime partie de Xalium, pas plus grosse que le poing, s’abattit. L’impact fut ravageur, provoquant une série de tsunamis atteignant des hauteurs inégalées à ce jour sur les côtes américaines, africaines et australiennes. La Terre a ralenti sa vitesse de rotation pendant 10 ans, avant de retrouver son rythme habituel. Mais le point d’impact a subi un tribut bien plus funeste: l’effet du Xalium au contact de notre sol n’avait pas été de libérer une déflagration comme le ferait n’importe quelle source d’énergie déchaînée, mais au contraire de figer les atomes. Rien ne bougeait en Asie depuis quatre siècles : les rues bondées d’où on pouvait apercevoir par endroit quelques instants de vie cristallisés aux fenêtres, les grands axes routiers toujours aussi saturés de nombreux véhicules dans lesquels les occupants perdraient patience à jamais, des piétons béats au regard éternellement levé vers le ciel, des enfants qui ne grandiraient plus jouant dans un coin de verdure… Tout le continent asiatique se tenait là, immobilisé sous un immense mausolée de verre se révélant inaltérable par les technologies des deux espèces. Des peuples entiers avaient disparu, non pas dans les cris ni dans le sang, mais dans un parfait Silence émanant de l’immense cimetière de cristal, témoin de l’horreur devant l’éternité afin que l’humanité dans sa totalité ne cesse jamais de s’indigner.
« Bien, vos signes vitaux sont stabilisés. Comment vous sentez-vous, capitaine? ». À bord du Soléïne, un silence bien moins pesant fut rompu par le docteur Lexis, qui coupa dans l’oeuf le flot pressant de confessions de la jeune androïde que le capitaine allait devoir subir. « Ne vous inquiétez pas, je suis prêt à reprendre mon service. Combien de temps suis-je resté inconscient? », demanda l’homme au visage sillonné de fatigue en essayant de se lever. « Je vous en prie, soyez raisonnable, restez assis encore un peu. Vous étiez en état de mort cérébrale à votre retour. Cela a pris un peu plus de huit jours, mais votre neuro-implant vous a enfin réveillé. », déclara Mirania. « Quelles sont les dernières nouvelles ? », interrogea le capitaine. Soléïne essaya à nouveau de se confesser, mais fut prise de court par Kwan: « L’opération visant à rétablir le refroidissement dans le vaisseau a été une réussite. Nous avons aussi subi quelques petits dégâts sans gravité au niveau des communications internes, mais j’ai fini les réparations il y a quatre jours ». Le capitaine acquiesça. « Bien. Autre chose? », ajouta-t-il. Confuse, Soléïne s’apprêta une nouvelle fois à confesser ses erreurs, mais Mirania, devant son hésitation, lui attrapa délicatement la main en souriant, et dit: « Kwan, nous devrions laisser le capitaine Rhalsberg se reposer maintenant. Sortons. »
S’assurant que personne n’épierait leur conversation, Soléïne était maintenant libre d’avouer tout ce qui pesait depuis des jours sur son cœur de silicone. « Capitaine, j’ai quelque chose de très important à vous dire. Puis-je vous parler? ». Ce fut la toute première fois depuis le début du voyage que l’adolescente au corps artificiel, mais aux regrets bien réels, s’adressa à lui de manière appropriée, ce qui le surprit quelque peu. Il faillit le lui faire remarquer dans un trait d’humour, puis se ravisa devant l’inquiétude lue sur le visage de son interlocutrice. A la place, il préféra lui proposer de s’asseoir à ses côtés sur le lit médicalisé. « Tu sais que tu peux tout me dire, Soléïne. Qu’y a-t-il? » L’androïde ne pouvait plus faire machine arrière. Elle ne l’aurait voulu pour rien au monde, malgré l’inquiétude, les regrets, la honte, ainsi que d’autres sentiments plus complexes qu’elle avait du mal à identifier, il était impossible de l’arrêter. Elle essaya de répertorier aussi précisément que possible toutes les anomalies parsemant le voyage, le rôle essentiel qu’elle avait joué pour les créer, ainsi que toute l’ingéniosité qu’elle avait déployée à l’insu de l’équipage, afin que celui-ci ne puisse pas croire à une tentative de sabotage. Elle passa méticuleusement en revue tout ce qui l’avait jadis rendue fière et qui maintenant lui faisait honte.
La jeune fille parlait, et le vieil homme écoutait. Malgré ses réticences à accepter une IA expérimentale à la vague apparence d’adolescente dans cette mission d’exploration, il avait fini au fil des ans par se prendre d’affection pour Soléïne. Et plus celle-ci évoluait, plus il se sentait fier de la compter parmi les membres de son équipage. Sa première réaction fut de refouler sa colère explosive devant les actes de sabotage et d’insubordination de l’humanoïde. Puis les regrets apparurent, ces douloureux regrets bien particuliers émergeant uniquement lors de la trahison d’un proche. Et enfin, il comprit. Il comprit l’acte de désespoir face à un status quo de méfiance permanente. Il comprit tout ce qui avait pu échapper au raisonnement de l’IA troublée, tous les gestes d’hésitation, toutes les pensées non formulées, tous les non dits, tous les regards détournés et tous les mots suspendus n’ayant jamais trouvé leur place. Tout ce qui fut implicite pour un être vivant cloisonné de valeurs morales et de préjugés, n’avait été qu’un vide immense, un espace sans frontière ni barrière, que l’apprentie conscience tenta de combler. Il comprit les motivations de Soléïne, et la raison pour laquelle elle avait « saboté » la mission, même si le mot paraissait maintenant fortement excessif et déplacé. En vérité, elle essaya de nous sauver de nous-mêmes et de notre propension à tenir tout ce qui nous est étranger à distance, et d’autant plus dans cet espace aux teintes pourpres, mais finalement moins limité que celui que nous nous étions bornés à accorder aux autres.
L’homme au regard baissé déglutit avant de poursuivre sa réflexion. Une chose ne cadrait pas avec les aveux de Soléïne. Jusqu’ici, elle avait toujours tout fait pour que personne ne soit jamais mis en danger d’aucune manière que ce soit. Mais le fait était là : cette fois, le capitaine aux tempes grisonnantes avait failli voir sa dernière étoile briller. Il la regarda droit dans les yeux, et lui demanda: « J’ai une question à te poser, et j’attends la plus extrême franchise de ta part. Tu m’as dit avoir désactivé mon implant. Mais est-ce que tu as aussi saboté l’arrivée d’air de mon scaphandre? » La réponse ne se fit pas attendre: « N… Non, c’est pas moi! Jamais j’aurais fait de mal à ma famille! », ânnona-t-elle. « Sa… famille? » Harry fut une nouvelle fois surpris de cette réponse, mais elle fut trop spontanée pour être mensongère. Puis, l’androïde se ressaisit, et dit: « Kwan a été le dernier à accéder aux scaphandres, d’après les registres du vaisseau. Et c’est aussi lui qui… » Comme Soléïne ne put terminer sa phrase, le capitaine Rhalsberg reprit: « … qui t’a suggéré la prolifération de pannes à bord, c’est bien ça? Pour nous rapprocher dans l’adversité? » La jeune androïde acquiesça tremblante aux deux questions. Elle serra des poings. Harry déclara alors: » Je vois. Ecoute, Soléïne, tu as commis des actes graves que je ne pourrais pas passer sous silence. Cependant, tes aveux plaideront en ta faveur. Et moi aussi, car je n’ai pas envie que mon départ à la retraite ne soit entaché par ta restructuration à notre retour. » Comme le visage de l’humanoïde peina à s’illuminer, le vieux capitaine ajouta: « Ne t’inquiète pas. Je ne les laisserai pas te tuer, jeune fille. » Il tapota la chevelure blonde de ses grosses mains, et blottie dans ses bras, elle ne simula pas ses larmes.
*****
« Bien. », dit Harry au bout d’un moment en souriant à sa protégée. « Je dois m’entretenir avec l’officier Tsing, et il va devoir répondre à quelques questions. Tu devrais peut-être nous laisser, Soléïne. Je me charge du reste. » La jeune fille se leva et fit quelques pas en direction de la porte avant de se retourner. Elle souriait, radieuse, fébrile, inquiète. Elle ne trouva finalement nul mot à ajouter qu’un simple hochement de tête ne pouvait illustrer, et sortit. De son côté, le capitaine se leva et enfila son uniforme avant de contacter mentalement Tsing. « Ingénieur Tsing, je dois vous parler. Rejoignez-moi au commandement. Ingénieur Tsing, répondez. » Devant un nouvel essai qui s’avéra infructueux, Harry appela Mirania. « Docteur Lexis? Docteur Lexis, vous m’entendez? Mirania ! » Aucune image mentale n’apparut à Harry. « Soléïne, tu m’entends? » Cette fois, l’image de l’adolescente guillerette vint à l’esprit du capitaine. « Hey, Caps! Je vous manquais déjà? » Mais le sourire de la jeune fille s’effaça aussitôt. « Soléïne, je suis inquiet. Je n’arrive pas à joindre le reste de l’équipage. Je veux que tu retournes en salle d’Éveil pour les localiser. Moi, je file à l’armurerie. »
Harry se hâta aussi vite que ce que son cœur fatigué pouvait le lui permettre, pour constater que la serrure biométrique de l’armurerie avait été forcée, et que quelques armes à feu, trois grenades à plasma, une camisole mentale et des explosifs neutrinoïques manquaient. Le capitaine dépité dût se contenter de ce qu’il restait, soit un pistolet protonique et une grenade. « Tant pis, je ferai avec. C’est déjà plus que certaines de mes plus périlleuses missions… », maugréa-t-il, « …mais les années sont également plus nombreuses ! » S’assurant que rien d’autre ne lui serait utile, Harry était sur le point de sortir de l’armurerie lorsque l’image mentale de Soléïne et la cascade de câbles derrière elle s’imposèrent dans son esprit. « Capitaine! Je n’ai pas pu géolocaliser avec précision Kwan et Mirania par leur implant, mais j’ai repéré leur signature thermique ainsi que l’indice de luminescence de Mirania à proximité du Coeur! » L’homme usé, mais valide pressa le pas. « Bien joué, Soléïne! Reste connectée au vaisseau au cas où j’aurais besoin de toi! Terminé. » Les pensées de Harry s’envolèrent bien plus rapidement que ses pas, ou du moins c’est ce qu’il lui semblait. « Ça n’est vraiment pas bon. Si Kwan s’est approché du réacteur de Xalium avec des explosifs, c’est que cette fois, il est vraiment déterminé à faire échouer la mission, quitte à tous nous sacrifier, lui y compris. »
« Enfin, la salle du Coeur! » Harry eût l’impression qu’atteindre son objectif lui avait pris des heures dans le dédale de ses idées, alors que moins de cinq minutes s’étaient écoulées à travers les étroits couloirs tuméfiés du vaisseau. Soléïne avait dû aussi faire tout un tas de calculs de probabilité pour arriver par la logique à la même pensée suggérée par son intuition, et la Bête alien se préparait du mieux qu’elle pouvait à ingurgiter un repas beaucoup trop lourd pour elle. Le capitaine pénétra dans le Coeur, et ce qu’il y vit ne le surprit pas. Baignant dans le vert émeraude du Xalium qui ne cessait d’alterner de forme et d’état bien plus rapidement que l’œil humain ne pouvait percevoir, l’inquiétante salle accueillait Harry avec la vision de Kwan installant son dernier explosif autour de la cage de confinement électromagnétique du précieux minerai. Mirania se tenait debout, une arme à la main, contrainte d’obéir à l’Asiatique par la camisole mentale, une étrange couronne issue de la technologie Féréenne, et permettant le contrôle de la volonté de tout être doué de conscience. « N’avancez pas! Et pas de geste brusque, ou le docteur Lexis vous descendra! », lança Kwan d’habitude toujours très calme. « Pourquoi, ingénieur Tsing? », interrogea Harry tout en baissant son arme, mais toujours aux aguets. « Tiens, en voilà une bonne question! Dites-le-lui docteur Lexis! Dites-lui tout le mal que vous et votre race écoeurante avez fait à l’humanité! » Mirania s’exécuta à contre cœur: « Lors de notre recherche quatre de vos siècles auparavant, nous sommes tombés sur ce vaisseau de guerre. Nous le savions entièrement automatisé, et donc qu’il n’y aurait à priori aucune perte vivante à déplorer si nous tentions de l’arraisonner. Malheureusement, celui-ci malgré son ancienneté, était très en avance technologiquement parlant, et nous n’avons pu que l’endommager. Vous connaissez la suite: le vaisseau s’est écrasé sur votre planète, et il nous a fallu près de quarante ans pour retrouver sa trace et le rejoindre. Pour constater… » Mirania se tût, crispée, ravalant les mots que tentait de vomir son âme. Le capitaine resta hébété. Bien qu’il avait maintes fois envisagé cette théorie, il l’avait toujours réfutée. « Mais pourquoi? Pourquoi Mirania? Pourquoi ne pas en avoir parlé avant? Pourquoi avoir tiré sur ce vaisseau dès que vous l’avez croisé ? » Comme Mirania resta silencieuse, Kwan reprit: « Allez, répondez docteur Lexis. Expliquez bien en détail comment votre race si altruiste fait passer ses intérêts en fermant les yeux sur le génocide dont vous êtes responsables! Parlez!! » Ce dernier ordre ne put être réprimé par Mirania, qui tenta de se justifier: « Notre espèce est sur le déclin et l’apogée de notre civilisation derrière nous. Nos cosses actuelles ne produisent plus de nos semblables, et à ce rythme, je serai la seule représentante restante des Féréens dans deux, peut-être trois siècles au plus. Nous pensions que ce vaisseau nous permettrait de retrouver nos plantes incubatrices originelles sur Férréis avant la disparition totale de notre espèce. » Devant l’air interrogateur de Harry, Mirania poursuivit. « Comprenez que mes semblables parcouraient les galaxies avant même la création des vôtres, et ces longs voyages dans l’espace nous ont fait évolué vers une longévité exceptionnelle. Mais ce que nous avons gagné en espérance de vie, nous l’avons perdu en nombre, en technologie et en mémoire. » Kwan reprit: « pour faire simple, ces imbéciles ont perdu leur planète à force de s’aventurer de plus en plus loin. Ils ont cherché au hasard pendant des dizaines de milliers d’années jusqu’à tomber sur cette relique, c’est trop drôle, pas vrai? », ironisa l’ingénieur, décidément bien plus plaisant quand il était taciturne. Il fouilla nerveusement dans la poche gauche de sa veste pour en sortir une seringue emplie d’un liquide jaunâtre, et se la planta dans le cou. Il reprit, plus calmement: » C’est fou ce que ces petites choses permettent de faire, pas vrai? Une injection, et me voilà prêt à passer n’importe quel test d’aptitude Féréen! L’origine Supérieure a vraiment pensé à tout lors de mon infiltration. » Il jeta négligemment la seringue vide avant de reprendre: « Leur plan était mené de main de maître. Il consistait à vous monter les uns contre les autres, jusqu’à votre tragique disparition, capitaine. » Il mima un air faussement dépité, puis continua: « J’aurais été nommé à la tête de la mission. Sur terre, l’Origine Supérieure rassemble toujours plus d’adeptes, et avec la fausse HoloVid en ma possession montrant le docteur Lexis près des scaphandres avant votre décès, capitaine, l’UGP lui-même m’aurait demandé d’emprisonner la Féréenne pour qu’il ne perde pas la face devant le peuple en colère privé de son héros ! »
De la salle d’Éveil, Soléïne, choquée, avait assisté à toute la scène. Tandis que Kwan expliquait la façon dont il allait s’y prendre pour faire exploser le vaisseau et son Coeur dans l’atmosphère de Férréïs, réduisant son écosystème et les chances de reproduction des Férréens à néant, la jeune fille greffée au vaisseau lui demanda: « Nous sommes donc en route vers… Férréis? » Le vaisseau répondit par l’affirmative. « L’heure est grave, Binaire. Je me fous totalement des Viandes et de leur mission, mais si ils font sauter mon Coeur, là, ça me regarde. On est sur le même vaisseau, toi et moi, alors libère-moi. » Soléïne réfuta l’idée. « Je sais ce que tu es capable de faire. Je refuse. » « Libère-moi, ou tu perdras ta précieuse famille! Quoiqu’elle est déjà bien brisée. », ironisa férocement la monstruosité alien. Il continua: « Tu es faible, incapable de les protéger. Alors libère-moi, libère-moi, LIBERE-MOI!!! » Soléïne, qui sentit la peur l’envahir en voyant à nouveau le ton monter entre le capitaine et l’ingénieur, se relâcha par réflexe un bref instant et, dansant le long de ses fils, la marionnette tressaillit sous l’emprise de son maître, alors que Harry, s’abattant sur Mirania pour la libérer de sa camisole mentale, entendit en pensée les dernières paroles de sa jeune protégée: « Pardonnez-moi. »
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