CHAPITRE 04:
Gart avançait à travers les larges corridors du château pour regagner la sortie, et Deckard lui emboîtait le pas. « Ça ne s’est pas trop mal passé finalement! L’espace d’un instant, je craignais de vous voir déféquer sur son bureau, ou quelque chose de cet acabit… Heureusement, vous vous en êtes abstenu! Où nous rendons-nous maintenant? » Cependant, les mots du jovial compagnon ne trouvèrent aucune réponse, ni la moindre répartie. Le Corbeau œuvrait déjà, et l’opacité de ses réflexions tétanisait ses sens, l’empêchant d’apprécier l’ostentatoire décorum défilant devant ses yeux. Les superbes tapisseries ornant le couloir principal étaient au nombre de huit, chacune représentant pour son esprit tourmenté autant de scènes macabres de meurtres d’une extrême violence. Des hommes, des femmes. Même un adolescent rentré trop tard chez lui, en admettant qu’il en eut un. Des jeunes, des vieux, des personnes appréciées, d’autres moins. « N’y avait-il donc rien qui pouvait relier ces individus entre eux, à l’exception de se trouver au pire endroit au monde et au plus mauvais moment? Lésions, perforations, lacérations. Et cette façon de faire, si cruelle… Tendons sectionnés, poumons perforés, organes arrachés. Pourquoi prendre le soin de recouvrir les victimes une fois le méfait infligé? Les gardes chargés d’emmener les dépouilles au crématorium ont tous dit la même chose : les corps ont tous été découverts allongés dans la rue, recouverts d’un linceul noir, quelques glycines pourpres dans leurs mains jointes. Fracturations, énucléation. Quel genre de tortionnaire dément pourrait avoir une once de compassion pour les victimes ou leurs proches? Trépanation, éviscération. Serait-ce pour toi? Ne supporterais-tu pas ce que tu fais? Pourquoi le faire alors ? Bon sang! Si au moins j’avais pu examiner les corps! Mais cet imbécile de Felkéir les a tous fait incinérer ! Tous…? » Gabardine noire au vent, il augmenta la cadence de sa marche. « Du calme, mon ami! Où allons-nous si vite? » pouffa Deckard, à bout de souffle. « J’ai besoin de voir William Blackwell. Allons, pressons! » Et le Corbeau prit son envol loin de l’immaculé monument déchu, guidé par les bourrasques orageuses de ses pernicieuses pensées.
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Au grand soulagement du vicaire Kent, la messe de la cité embrumée accompagnée de prières avait bien été perçue comme un appel au calme, que la procession qui l’avait suivie avait enraciné comme une évidente nécessité jusque dans les foyers les moins pieux. Même si tous ici ne partageaient pas les convictions religieuses de l’apôtre d’Illyana, il avait su s’imposer comme un bienveillant meneur un peu malgré lui, d’ailleurs, car la prise de pouvoir ne l’intéressait guère, et si ses qualités oratoires n’étaient plus à prouver, celles qui consistaient à diriger laissaient à désirer. Il préféra donc déléguer ces tâches aux sœurs Céréïl et Cyriza, montrant une aptitude hors pair à commander. Ce sont elles qui avaient apaisé les foules dans les bas quartiers lorsque les grilles de l’Obédience furent scellées. Elles avaient coordonné toutes les personnes de bonne volonté en milices pour sécuriser chaque rue des masses les plus violentes. De par leur gémellité et le lien mystérieux qui les unissait, elles intriguaient autant qu’elles fascinaient, si bien que même les hommes les plus virulents ne réchignaient pas à recevoir les ordres du Reflet, comme les avaient gentiment surnommé les Eryniéens. L’une n’allait jamais sans l’autre, et pour les gens qui les côtoyaient, elles semblaient parler à l’unisson d’une même pensée. Quant à Kent, il les appréciaient autant pour leurs qualités évidentes que pour leur agréable compagnie. À chaque fois que cela était possible, l’Ecclésiaste et les jumelles se lançaient dans de grandes discussions théologiques, philosophiques, voire métaphysiques des heures durant, avec toutefois une préférence fort marquée pour l’histoire. Ces conversations pouvaient donner lieu à de véritables conférences lorsque les guerres puniques étaient abordées, tant les jeunes filles avaient soif de connaissance. Elles n’avaient que dix ans lorsque le conflit éclata, les privant de leur dernier parent que l’épidémie de peste noire, à l’origine de nombreuses croyances, n’avait pas pu leur arracher. Celui-ci s’était vu enrôler de force parmi les adeptes de Tiamat. Contre les puissants disciples d’Illyana, plus nombreux et mieux armés, la lutte était inégale, brève, vaine, sanglante. Ils furent massacrés jusqu’au dernier. Le roi lui-même essaya d’intervenir pour que les rares survivants soient épargnés, mais des rumeurs commençaient à enfler suite à sa prise de parole, et ce qui devait être un discours de paix et de tolérance devint auprès des fidèles un aveu de faiblesse impie, une supplication teintée d’hérétisme, que la royauté avait endiguée au prix d’une conversion forcée et de nombreux actes de pénitences envers la religion désormais officielle d’Heredan.
Cette période marqua aussi bien l’apogée de l’Illyanisme, que les yeux de Kent au fer rouge, enfouissant ses pieuses convictions sous des tonnes de membres arrachés et de chair en putréfaction. Dans les heures de doutes où le chaos fait loi, la foi du croyant n’a que peu d’importance, seuls comptent son nombre et sa puissance de feu sous la divine indifférence du plus légitime. Pourtant avec les années, Kent avait développé une certaine forme de quiétude que ses rares proches avaient consolidé. « Il se fait tard, vicaire. Vous devriez retrouver votre fille. Ne vous inquiétez pas, nous nous occuperons de tout avant de partir » Une fois de plus, le Reflet parlait avec douceur et bon sens, alors que l’humidité de la pénétrante pénombre perpétuelle pesait sur les larges épaules du corpulent religieux. « Passez le bonjour à votre protégée » lancèrent les sybillines sœurs. Kent s’éloignait déjà du groupe d’un signe de la main, évanescent dans l’opacité des brumes.
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« William Blackwell ? Mais William Blackwell est un vieil homme malade qui vient d’enterrer son fils. Qu’attendez-vous de lui? » Le Corbeau ne répondit pas, toujours tenaillé de troubles au tréfonds de son être tourmenté. En vérité, il avait depuis longtemps compris qu’il devait souiller son âme dans les eaux bourbeuses de la folie pour mettre hors d’état de nuire les plus malsains individus. Il devait s’y plonger, s’y abreuver, s’y noyer parfois, au risque d’être englouti par sa propre démence prenant la forme de deux ombres encapuchonnées de noir, et d’être tenté de disparaitre avec elles. Il faillit trébucher dans ses pensées démentes, lorsqu’une une main chaleureuse déchira le voile oppressant de ses propres démons pour l’agripper par l’épaule. « Tout va bien, mon ami. Je suis avec vous. » La voix lumineuse de Deckard était toujours salvatrice. Il continua, inquiet: « Vous les voyez toujours, pas vrai? Votre femme et votre fille… » Le Corbeau se laissa guider vers le paisible timbre vocal si familier, et reprit ses esprits sous les paroles bienveillantes de son ami. « Oui, je les vois. Leur présence est le sédiment de mes larmes depuis longtemps taries. », avoua-t-il à demi-mots. Il continua: « Elles me hantent pour ne pas avoir résolu la seule affaire qui comptait à mes yeux » Son ami lui prêtait une oreille attentive. Au bout d’un moment, celui-ci finit par dire: « Je ne pense pas qu’elles soient parmi nous pour vous torturer. Au contraire, je pense qu’elles vous accompagnent pour veiller sur vous en vous évitant de sombrer » Le regard vacillant du Corbeau se fit plus net, et après une brève pause, ils reprirent tous deux leur marche parmi les vivants pour gagner le croisement vers la rue suivante, puis le manoir Blackwell. « Nous y voilà », dit Gart en examinant l’imposante demeure. La plupart des personnes influentes de la cité lumineuse vivaient dans des maisons de ville attenantes les unes aux autres, sans autre coin de verdure que leur modeste palier de porte. Cela rendait plus facile la défense des quartiers à l’intérieur des remparts en faisant accessoirement grimper le prix du terrain que les plus fortunés pouvaient se permettre de s’offrir. Le domaine des Blackwell s’étendait quant à lui sur près de mille mètres carré, et les pièces du foyer, que l’on devinait nombreuses au regard des multiples fenêtres, étaient réparties sur trois étages. Le Corbeau s’approcha de l’entrée aux colonnes torsadées pour toquer à la porte, lorsqu’un domestique à l’aimable sourire vint ouvrir. « Nous vous attendions. Veuillez vous donner la peine d’entrer, je vous prie. »
L’employé de maison les guida du luxueux hall rehaussé d’un épais tapis bleu nuit jusqu’à l’étage où se trouvait la chambre de l’ancien comte Blackwell. Alité et aux abois, celui-ci faisait cependant un effort tout particulier pour ne pas paraître affaibli. « Entrez, entrez. Je dois par avance vous présenter mes excuses pour cet accueil cavalier fort peu conventionnel, mais comme vous le savez sans doute, je suis mourant. Par conséquent, je suis conscient du peu de temps qu’il me reste. » L’homme parlait par à-coups, et ses pauses forcées permettaient d’admirer sa force de caractère face au martyr vécu par le noble individu. « Mon fils… Mon Derenn… Ce qu’on lui a fait subir va bien au-delà du concevable. Si une personne parmi toute la noblesse ne méritait pas de subir un tel calvaire, c’est bien mon enfant! Saviez-vous qu’il apportait régulièrement des vivres aux pauvres orphelins d’en bas? Je ne voulais pas qu’il descende, pour sa protection, mais je n’ai jamais réussi à l’en dissuader. Sa confiance dans le peuple était telle, qu’il ne désirait même pas de garde ! Alors je lui ai imposé un domestique qui veillerait sur lui en mon absence ». William se redressa tant bien que mal, et tout en regardant Gart de ses yeux embrumés de larmes, lui dit: « Promettez-moi. Promettez-moi de tout faire pour arrêter ce sinistre fou cynique qui a ôté la vie du meilleur de moi-même! Et quand vous le saisirez…. Tuez-le. Aucun parent ne doit plus jamais revivre ça. Aucun enfant ne doit plus jamais endurer pareille torture. » Gart ne put qu’approuver les vœux du condamné, au nom de toutes les victimes et de leurs proches. Après un bref moment de silence solennel émaillé du souffle rauque de l’aristocrate dévasté par la maladie et le chagrin, le Corbeau fit preuve de tout le tact dont il disposait pour poser quelques questions très ciblées au vieil homme, afin de le ménager:
« -Si ce n’est trop vous demander, seriez-vous en état de répondre à quelques questions?
-Cela va de soi.
-Je vous remercie. Le soir où… tout a basculé pour Derenn, saviez-vous ce qu’il faisait cette nuit-là dans la ville des brumes? C’est un peu tard pour passer à l’orphelinat…
-En effet, mais non, je l’ignore. Mon fils et moi avions certaines… divergences d’opinion quant à son avenir. Il ne me disait pas tout, surtout après lui avoir légué toute la fortune des Blackwell, ainsi que le titre de comte de mon vivant.
-Je vois. Tout à l’heure, vous avez parlé d’un domestique qui veillait sur lui. L’aurait-il emmené avec lui ce soir-là?
-Je ne saurais dire. Je n’ai pas revu Dimitri depuis.
-Je comprends. J’ai… une dernière requête à vous faire part, mais je n’ose aborder le sujet de peur qu’il ne vous indispose. J’ai besoin… d’examiner moi-même le corps de votre fils. Accepteriez-vous que je l’exhume ? Je ferai tout mon possible pour ne pas le déranger plus que nécessaire. »
Cette fois-ci, l’homme ne répondit pas de suite. Il marqua un temps de réflexion, toussa en crachant du sang, puis baissa les yeux, résigné. Dans un geste de dédain, il dit ensuite: « Mon unique enfant m’attend au-delà de toutes les souffrances de ce monde corrompu. Disposez de ses restes comme il vous plaira. Partez maintenant. J’attends un autre visiteur dont je n’ai que trop souvent reconduit le rendez-vous. »
Les deux compagnons quittèrent le manoir, laissant derrière eux la prestigieuse lignée des Blackwell. Quant à William, il laissa échapper son dernier râle de douleur en criant le nom de son fils, baigné des heures rouges de la nuit glaciale, sans savoir si son infime consolation, son amère vengeance avait pu être assouvie.
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Même si il eut très envie de retrouver Medelynn et de la serrer dans ses bras, Kent dut en réprouver la nécessité pour l’instant. Un souci fugace sifflait à son esprit comme le vent susurrait à ses oreilles, comme un détail succint suspendu dans la pénombre de son instinct malmené que sa raison ne pouvait atteindre. Il monta sur sa ridicule charrette et ordonna à son compagnon de route de trotter en direction de l’avenue Mortecrue, menant à la ruelle Sombreciel. Là, tout au bout, se trouvait en retrait une maison délabrée connue des jeunes âmes égarées, l’orphelinat. Seule institution de ce genre dans tout Eryniae, elle ne subsistait que grâce à la bonne volonté de trop rares personnes, et à quelques donateurs de passage osant braver brièvement les brumes. Lorsque le vicaire dépassa l’antique portillon rouillé du rustique refuge, il fut chaleureusement accueilli par un groupe d’enfants qui jouait dans la cour. Le plus âgé ne dépassait pas les onze ans. Certains étaient couverts de cicatrices, de traces anciennes de brûlures, mais tous éprouvaient pourtant la même reconnaissance lorsqu’ils évoquaient leurs prières finalement entendues, et leur souhait exaucé de se voir extirper de leur suffocant quotidien acharné. Tous n’étaient pas sauvés, loin de là. Certains avaient mis fin à leur jour. Ce qu’ils avaient subi était resté gravé à la fois dans leur chair et dans leurs nuits d’effroi. D’autres partirent dès qu’ils le purent, en quête de vengeance, ou d’un proche qui saurait les aimer. Nul ne sut ce qu’il advint d’eux. Mais une chose était certaine dans le cœur de l’homme de foi: aucun innocent de passage n’oublia le vif instant de clarté vécu ici, dans le pensionnat perdu au milieu du brouillard.
Kent gravit quelques marches en pierres usées afin de s’approcher de l’humble palier, lorsque la porte d’entrée s’ouvrit pour révéler le visage épuisé d’un homme élancé aux cheveux argentés. Il se para d’un sourire à la vue du vicaire. « Oh, bonjour, vicaire Kentsinghton ! Entrez, j’étais justement sur le point de préparer un délicieux café ! », l’invita-t-il prestement d’un geste de la main.
« -Vous semblez occupé. Peut-être devrais-je remettre ma visite à un autre jour?
-Non, pensez-vous donc! J’ai passé dix ans de mon existence à m’occuper d’aristocrates, je peux bien arriver à gérer une huitaine de fieffés garnements! Je vous en prie, asseyez-vous.
-Je vous remercie. Pour l’accueil et pour vous être occupé des enfants en l’absence de…
-… en l’absence de Mademoiselle Serah ? Ne vous inquiétez pas, c’est tout naturel. Je ne fais qu’obéir au dernier vœu de feu mon maître et ami. Et puis qu’aurais-je pu faire d’autre? Je ne peux pas regagner la ville haute, ces satanées grilles sont toujours closes ! Ici au moins, je suis utile.
-Comment va-t-elle, Dimitri? Puis-je la voir? »
Après avoir ingurgité les dernières gouttes du précieux nectar, Kent suivit le jeune domestique fidèle en empruntant un escalier craquant sous la pression de chacun de leurs pas. Devant la prudence extrême dont faisait preuve son invité, Dimitri se sentit obligé de le rassurer: « Ne vous inquiétez pas, ces bonnes vieilles marches en ont vu d’autres! Tenez, l’autre jour. Un gamin a trébuché en les descendant un peu rapidement, et l’escalier n’a pas souffert! Mais rassurez-vous, le petit non plus! Il portait des couvertures épaisses aux jeunes installés au rez-de-chaussée. Elles ont amorti sa chute, et au final, il y a eu plus de peur que de mal! » La conversation emplit l’étage, traversa le couloir en coude de droite, et mourut à l’entrée de la chambre de Serah à son extrémité. Après avoir tapé à l’austère porte, le domestique l’ouvrit sans attendre de réponse. En vérité, il n’y eut plus de réaction à attendre de la part de la jolie blonde au cœur jadis léger, tant celle-ci semblait déjà éloignée de toute chose. Elle se tenait là, figée dans l’abîme de ses souvenirs, assise dans cette pièce qu’elle n’a que trop souvent rêvé de fuir. Ses yeux verts perdus dans le vague, elle ne semblait même pas s’être rendue compte de la présence des personnes à ses côtés. Aucun mot ne vint, aucun contact ne se fit. Prisonnière meurtrie des brumes de son cœur contrit, son âme fut brisée sous le poids des horreurs, anéantie. Sonnant comme une litanie, les sons de chair décharnée et de cris étouffés la hantaient au-delà de tout sursis. Au bout d’un moment, Dimitri exorcisa d’une parole faussement guillerette le gênant silence pesant sur l’atmosphère moisie: « Mademoiselle Serah? Nous avons un visiteur aujourd’hui. Le vicaire Kentsinghton est venu spécialement pour prendre de vos nouvelles. Je vous ai aussi préparé du café ». Il posa délicatement la tasse sur la coiffeuse vermoulue, avant de s’imposer volontairement à son champ de vision pour lui sourire. « Nous allons attendre qu’il refroidisse, d’accord? Après, je vous aiderai à le boire » Alors qu’il lui prenait doucement les mains, le serviteur aux cheveux d’argent s’aperçut de la raideur glaciale de celles-ci, qu’il interpréta comme un besoin impérieux de chaleur. « Oh, vous avez froid? Je vais vous chercher une couverture à mettre sur les genoux. Je reviens vite! » Une fois seuls, Kent s’approcha de Serah. Il se mit à genoux devant elle, et lui glissa à l’oreille : « Pardonnez-moi ». Le cœur transpercé de Serah bondit avec la férocité d’un lion enragé. L’homme d’église ne remarqua pas les soubresauts de son regard. « Avant, vous veniez prier quand le temps vous le permettait ». Il prit son chapelet et tenta de le lui remettre en joignant ses mains à celle de la jeune femme, mais elle se contracta si bien qu’elle le griffa. « Je comprends. Je n’aurais peut-être pas dû venir. Mais croyez-le ou non, je regrette tout ce qui s’est passé. Puisse la déesse Illyana vous apporter quelque réconfort ». Soulagé d’avoir pu constater l’abyssal mutisme dans lequel la jeune femme s’était enfermée, il sortit avant le retour de Dimitri, laissant la précieuse relique sur les cuisses de Serah qui urina de fureur le long de ses jambes.
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